Centre de reproduction

On procède par insémination artificielle (IA).
Il existe donc plusieurs modes d’IA selon la méthode de conservation appliquée à la semence. L’IA de sperme frais (ou IA immédiate) est le fait de récolter un étalon et d’inséminer plusieurs juments avec la semence récoltée, sans réfrigération, dans les 30 minutes qui suivent. La fertilité par chaleur (chances d’avoir une gestation à chaque cycle) est de 55 %. L’IA de sperme réfrigéré consiste à récolter la semence, fabriquer des doses par dilution dans le lait et les réfrigérer à 4 °C.
Les juments seront inséminées avec ces doses dans une délai ne dépassant pas 48 h (après la récolte). La fertilité par chaleur (chances d’avoir une gestation à chaque cycle) est d’environ 50 %. La semence réfrigérée à 4 °C pourra être transportée dans des containers spécifiques jusqu’au lieu de stationnement de la jument, pour insémination dans les 12 h suivant la récolte. Le suivi ovarien de la jument est fortement conseillé. La fertilité par chaleur est d’environ 30 à 40 %. Pour l’IA de sperme congelé, la semence est congelée dans l’azote liquide à -196 °C juste après récolte, dilution et centrifugation. La semence est conditionnée en paillettes. Il n’y a pas de limite technique en terme de durée pour utiliser ces paillettes. Seules des limites réglementaires sont imposées. Avant utilisation, les paillettes congelées sont sorties de la cuve d’azote et décongelées dans un bain marie à 35 °C. La fertilité par chaleur (chances d’avoir une gestation à chaque cycle) est d’environ 45 %. Le suivi ovarien est ici indispensable. Certaines techniques ne sont pas applicables à la semence de tous les étalons. Plus l’IA est différée de la récolte dans le temps (via la réfrigération ou la congélation), plus la fertilité diminue et plus cela coûte cher ! Donc, les techniques permettant le transport des semences sont plus pratiques mais moins efficaces. Lorsqu’il en a la possibilité, un éleveur doit toujours orienter son choix vers la technique la plus fertile pour sa jument.

Après la fécondation dans l’ampoule de l’oviducte, un blastocyste descend dans la corne utérine vers le 6e ou 7e jour après l’ovulation. L’embryon continue ses divisions cellulaires. Vers le 14e jour après l’ovulation (J0), un constat de gestation est réalisé par un vétérinaire ou un agent des Haras nationaux habilité. Ce constat se fait par échographie, par voie rectale. Le 15e jour, la vésicule embryonnaire atteint la taille d’une « bille » d’environ 1,5 à 2 cm de diamètre (noire à l’échographie). Cette vésicule embryonnaire se déplace dans l’utérus. Vers le 17e ou le 18e jour, elle s’immobilise à la base des cornes utérines. Ses déplacements ont une importance car ils réalisent le signal embryonnaire. L’utérus de la jument, ainsi averti de la fécondation, ne déclenche pas l’émission de prostaglandines pour détruire le corps jaune présent sur l’ovaire, ce qui provoquerait un retour en chaleur. La mobilité de la vésicule embryonnaire est donc une étape majeure dans le début de la gestation. À ce stade (18e jour), une résorption embryonnaire (mort de l’embryon) peut survenir ; la jument retombe alors en chaleur bien qu’ayant déjà présenté une gestation (constatée ou non). C’est en partie parce que le signal embryonnaire ne s’est pas suffisamment fait que la résorption embryonnaire se produit. Ce constat permet de mettre en évidence une gestation gémellaire, non souhaitable chez la jument qui, bien souvent, ne la mène pas à son terme (elle avorte généralement vers le 7e ou 8e mois). Si la jument pouline néanmoins, elle donne très rarement naissance à deux poulains viables. De plus, le poulinage de jumeaux représente un risque pour la santé de la jument (avortement, problèmes graves au poulinage, etc.). Donc, si des jumeaux sont repérés tôt, le vétérinaire peut pratiquer dans certains cas un écrasement de l’une des vésicules afin qu’une seule continue à se développer. Cette opération délicate doit se faire au plus tôt, dès que la gémellarité est détectée et que cette intervention est faisable (vésicules non accolées).
Même si l’échographie est le moyen technique le plus utilisé pour le constat de gestation, d’autres méthodes peuvent être utilisées. Citons par exemple :- la palpation rectale, effectuée par un vétérinaire, qui permet de déceler la déformation de l’utérus vers le 30e jour ;- le dosage des œstrogènes dans le sang (du 90e jour au poulinage) ou dans les urines de la jument (du 150e au 300e jour).